La demande, être habilleuse (quoi ?) pour une comédie musicale sur l'oeuvre de Charles Aznavour (connais pas si bien que ça) qui est une adaptation d'une oeuvre française (euh..).
La raison d'accepter : Je n'ai rien de mieux à faire de mon temps.
Quel bon timing.
Les chansons de Charles Aznavour, on apprend à les aimer, malgré, ou grâce au fait qu'elles nous restent prises dans la tête pendant des jours et des jours. Ajouter à celà les voix incroyables de Sarah, Élise, Judith, Hugo, Jean-François, Martin et Frédérick, des duos ou des numéros de groupe au lieu de chansons habituellement faites en solo, voilà une nouvelle façon de réécouter certaines chansons qu'on a écouté des millions de fois précédemment ("La plus belle pour aller danser", anyone ?).
Le spectacle a reçu des critiques moyennes. Dur, quand on fait partie de l'équipe du spectacle, d'accepter les critiques, même si elles ne nous concernent aucunement. On aimerait seulement que les critiques voient en le projet ce qu'on y a vu. "Je m'voyais déjà" est un spectacle de divertissement. Pas un "life-changing experience". C'est une excuse pour chanter du Aznavour. Pas une tentative de créer le disque de l'année. L'histoire sert de contexte aux chansons. Pas l'inverse.
Il y a dans ce spectacle tellement de moments magiques. Judith, qui en a fait pleurer plusieurs, avec "Mourir d'aimer", "Toi et moi", par Élise et Jean-François, "Et moi dans mon coin", par Sarah, "Retiens la nuit", ce numéro de Hallyday à la Hallyday par Frédérick, Martin, Jean-François et Hugo... "Et pourtant" par Hugo, ou encore "l'amour c'est comme un jour" par Judith et Frédérick... Les moments forts, ce sont les chansons, chantées avec brio, par des artistes incroyables.
L'histoire n'est effectivement pas du grand théâtre, mais les quelques mots de texte permettent de donner une toute nouvelle dimension aux chansons d'Aznavour. Ces paroles donnent un contexte, qui permet d'enchaîner plusieurs chansons et de comprendre immédiatement l'histoire. Oui, il y a des blagues plates, peut-être trop québécoises ("en partant, moi, les femmes qui portent le foulard sans qu'on les force, on es-tu au Québec icitte ?") oui, il y a de la quétainerie (les photos de couples heureux après leur réconciliation) ou encore des moments incrompréhensibles (un poulet qui s'envole...?), mais le spectacle divertit son public avec succès. Sans faute, tous les soirs. Et c'est le but derrière ce type de spectacle. Divertir.
C'est donc avec regret que j'ai du dire au revoir à cette équipe samedi dernier, après plus d'un mois à les voir plus fréquemment que mes propres amis. Il y a certainement, dans un spectacle, une certaine division entre les artisans et l'équipe technique, mais j'ai rarement vu une équipe aussi unie, sans chicane, qui apprécie l'effort de tous et chacun. Pas de ces supposés froufrous d'artistes, de ces divas. Même pour les plus connus du groupe. Une équipe prête à donner tous les efforts possible, pour que tous les soirs, le public soit ravi.
Pour la dernière, quelques (!) tours ont été joués, une chance, parce que sinon j'aurais pleuré beaucoup plus.
Le dernier mot revient à Aznavour.
Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Si vous y tenez autant que moi
Prenons rendez-vous
Un jour n'importe où
Je promets qui j'y serait sans faute
Noël comme la Pentecôte
A Rio de Janeiro ou à Moscou
Plus on est de fous
Plus on rit de tout
Nous nous reverrons un jour ou l'autre
J'y tiens beaucoup
Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Le monde est petit profitons-en
Si votre chemin
Passe par le mien
Ma roulotte croisera la vôtre
Comme il ne faut pas tenter le diable
En disant à la prochaine fois
Faites comme moi
En croisant les doigts
Ou si vous trouvez ça préférable
Touchons du bois
Le hasard souvent fait bien les choses
Surtout quand on peut l'aider un peu
Une étoile passe, et je fais un vœu
Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Si Dieu le veut.
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