Tuesday, January 27, 2009

Journal de Montréal

Bon et bien, c'est fait, depuis quelques jours, quelques 253 employés du Journal de Montréal sont en lock-out.

J'en fait peut-être ou peut-être pas partie.

À vrai dire, je suis probablement une des moins bien informées de la situation, malgré la cotisation que je paie au STIJM depuis quelques trois ans. C'est donc difficile pour moi d'appuyer ce syndicat qui ne semble pas me considérer comme membre à part entière, et qui oui, a des demandes que je trouve par moment complètement farfelues.

Je suis ici dans un dilemne particulier. Mon père fait partie des patrons, aux niveau des chiffres, en plus! Je suis une employée syndiquée, lock-outée, et j'étudie en journalisme, donc les résultats de ce lock-out pourraient m'affecter énormément.

Mais pour le moment, je garde une position neutre, parce que, bien honnêtement, tout le monde se précipite à détester PKP, parce que c'est PKP, sans même bien être au courant des issues en litige. Les demandes patronales sont ridicules, oui, c'est vrai. Mais les demandes syndicales le sont aussi...

Les journalistes se sont précipités à décrier la lettre de Lyne Robitaille disant qu'ils faisaient 88 000$ par année à 30 heures semaine. Je ne veux pas parler des chiffres que je connais - qui sont probablement des informations confidentielles - mais oui, les employés du Journal de Montréal ont des conditions salariales plus que satisfaisantes. Dès le premier jour de travail en temps que surnuméraire. Mais cependant, c'est sûr qu'idéalement, on aurait jamais a diminuer de telles conditions, donc, sur ce point, j'appuie les journalistes. Je ne crois pas que, pour le moment, il y ait raison d'enlever des conditions de travail qui sont devenues acquises. Accepter une baisse de salaire, c'est un outch monumental.

Mais quand même, quand on y pense, une semaine de travail de quatre jours, c'est tout un luxe. Que ce soit Lundi-Jeudi, Mardi-Vendredi ou Vendredi-Dimanche, c'est bien. Mais l'employeur n'a pas tort de se dire que si la plupart des gens de ce monde se tappe des Lundi-Vendredi, pourquoi est-ce que les journalistes auraient des passes-droit?

Bref, dès le premier argument, je comprends les deux côtés.

Maintenant, le journalisme multi-plateforme.

J'étudie en journalisme, et je déteste le multi-plateforme. Tout comme un docteur se spécialise afin d'être meilleur, un journaliste devrait se spécialiser afin de couvrir le mieux possible le médium qui lui est assigné. En travaillant un article papier, un article web, prenant des photos, et faire un aperçu vidéo et/ou radio, on perd les détails qui sont importants au bénifice de 5 articles écris rapidement mais sans fondement. Le Journal de Montréal est déjà une usine à articles, le but étant d'écrire un article court, simple, le plus rapidement possible. Si le but devient de faire plusieurs articles et photos le plus rapidement possible, le journal perdera une grande qualité. Si déjà, beaucoup se plaignent du manque de profondeur du JdeM, je n'ose imaginer ce que ça deviendrait...

Mais, tout de même, à l'Université, on nous explique bien que, question de survie, on se dirige bel et bien vers le journalisme multi-plateforme. Ce n'est pas donc QUE PKP qui tente de faire avaler la pilule à ses employés. Et je ne vois pas comment les syndiqués pensent aider leur cause en s'appuyant sur un side web, avec support vidéo et photographies, afin de prouver à l'employeur que le multi-plateforme est une mauvaise idée...

Un autre point, un qui me touche de plus près: l'élimination de postes.
Tout d'abord, d'après l'information que j'ai, le poste de commis aux transmissions serait aboli. N'importe qui ayant travaillé dans la salle de nouvelles du journal peut témoigner de la charge de travail qui peut devenir extrême pour cet employé, qui reçoit et achemine tous les courriers, courriels, communiqués de presse, et aide dans l'achat et le téléchargement d'images. Sur qui retomberait toute cette charge de travail? Couper un poste pour qu'il retombe en heures supplémentaires n'est pas exactement idéal...

Et mon poste à moi. Bizarement, je suis du côté patronal pour celui-ci. Le poste de réceptioniste au journal est divisé sur 2 semaines, chaque réceptioniste permanente faisant 7 jours consécutifs. Cet horaire de travail est magnifique, selon moi, mais le problème est que les Samedi et Dimanche, il n'y a absolument, mais absolument, mais ABSOLUMENT rien à faire. Donc il est plus que logique qu'il n'y ait pas de réceptioniste la fin de semaine. Si la salle de nouvelles survit avec une secrétaire en mode Lundi-Vendredi, elle survivra aussi avec une réceptioniste Lundi-Vendredi.
Si on coupe les fins de semaine, il est fort probable que le journal n'est plus jamais recours à mes services, après tout, c'est surtout les Samedi et Dimanches que j'étais appellée à travailler. Oui, je trouve ça triste, plate, pour moi, de me retrouver sans cette source de revenu. Et encore pire pour une des deux réceptionistes permanentes qui perdera probablement son emploi. Mais il faut être réaliste, une entreprise existe pour faire un profit, et ce n'est pas en ayant des employés très bien payés qui ne font rien durant la fin de semaine qu'on arrive à un profit.

Bref, les deux positions sont extrêmes, et il semble donc qu'un long conflit s'annonce.

Mais tant que les deux partis n'arriveront pas à avouer que le radicalisme de leurs positions respectives n'a pas comme but de pousser l'autre vers les débordements, je trouve qu'aucune des deux parties ne méritent mon appui.

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