La saison est terminée. C'est fait.
Une chance, bien honnêtement...
Je n'ai pas vu plus de la moitié du match de ce soir, donc je vais y aller pour une analyse plus générale de la saison. "Analyse" dans le genre, ça fait quatre ans que je suis le hockey avec intérêt, donc mes qualités de gérant d'estrades sont encore à développer.
Dehors, cet été, Koivu, et Kovalev, absolument! Il est temps que les vétérans changent. Amenez du nouveau, amenez une nouvelle énergie. Supposément en "fin de carrière", quelle énergie Lang a amenée! Schneider a sauvé notre jeu de puissance. Qu'on arrête de se fier sur ce qu'on a, on a vu que ce n'est plus l'équipe gagnante. On a de la chance, puisque ces deux joueurs sont autonomes sans compensation. Koivu, je crois bien honnêtement, va partir volontairement. Je crois que Kovalev va accepter l'offre d'une autre équipe, aussi. On traite la foule montréalaise de bipolaire, mais Kovalev l'est tout autant... Malgré tous ses beaux moments, il a de grands creux, qui sont plus que nuisibles pour l'équipe. Je, en temps que gérant d'estrade par excellence, ne veut pas d'un joueur difficile à diriger, qui semble ne pas avoir à coeur l'équipe pour laquelle il joue, et qui est, selon la rumeur, une des raisons du renvoi de Guy Carbonneau (que va-t-il faire s'il n'aime pas le nouvel entraineur?)... Le seul danger, en ne signant pas Kovalev, c'est qu'il signe avec une équipe de notre division, et connaisse une saison similaire à celle de l'an passé. Mais je crois que le risque est à prendre.
Dehors, sans aucune autre explication que nous devons libérer notre masse salariale pour faire place à de nouveaux joueurs: Dandenault et Brisebois.
À garder, absolument: Alex Tanguay. Ce joueur est le nouveau vétéran. S'il veut bien rester à Montréal, il pourrait jouer le rôle d'attaquant offensif et de leader... Bref, si je peux me le permettre, un rôle que d'autres n'ont pas joué aussi bien qu'ils auraient dû le faire.
Kostopoulos, qui ne coûte pas si cher, et qui joue (habituellement) bien défensivement, dans le genre de poste que l'on veut de lui.
Lang, qui, espérons-le, se rétabliera de sa blessure, car, malgré son âge et son salaire, a prouvé qu'il pouvait être essentiel à l'équipe.
Komisarek, aussi, s'il veut bien rester à Montréal, on lui fait une offre. Je me risque à dire, au montant qu'il désire, même. On a besoin d'un joueur comme lui. J'espère qu'il ne prendra pas trop personnel les insultes des partisans contre son bon ami Price, et qu'il voudra bien rester.
Un dilemne: Quoi faire de Schneider? Il a sauvé notre équipe en jeu de puissance, mais à quel prix? Son salaire est extrêmement élevé. Il va falloir voir quels joueurs on garde, quels joueurs partent, et quels joueurs arrivent.
Pour ce qui est des gardiens, malgré que je ne sois pas du tout, mais pas DU TOUT une fan de Carey Price, je crois que l'on doit faire tout ce que l'on peut pour le garder. Il n'est pas bon pour le moment car il ne veut PAS être bon. En temps que gérant d'estrade en formation, j'ai eu plusieurs discussions sur le sujet de Price, et l'opinion reste le même: Carey Price est un talent naturel qui n'a jamais eu à travailler pour être bon, et il n'a pas encore compris qu'il doit travailler pour avoir du succès. Je n'ai jamais aimé Price pour son côté bipolaire et ce qui semble être son manque d'intention, le même problème que je reproche à Kovalev. Cette été, Carey Price doit retourner à ses chevaux, son country et son Garth Brooks, et réajuster son attitude, et décider s'il veut, oui ou non, jouer au hockey professionellement. S'il se décide, je suis convaincue que tranquillement, il pourrait devenir un bon gardien. Mais il a besoin d'aide, et la meilleure solution, et celle qui me rend la plus triste, est de donner la chance à Halak d'aller jouer (et possiblement briller) ailleurs, et d'engager un vétéran. Quitte à ce que les deux gardiens se partagent la tâche de numéro un, le temps que Price retrouve le goût de jouer au hockey et le goût de la victoire.
Il faut donner la chance aux jeunes. Combien de gens ont insulté Guillaume Latendresse, après sa première année? "Il n'est pas vite, on lui fait confiance trop vite, ect. ect." Maxim Lapierre aussi a du passer par la navette Hamilton-Montréal à plusieurs reprises. Un jeune, avec un certain talent, qui DÉSIRE réussir, peut le faire. Donc si Carey Price, avec son grand talent, DÉSIRE réussir, il peut le faire. Car je doute qu'il veule subir le même sort que Kyle Chipchura: Un autre premier choix qui déçoit (quoi que dans des situations plus que TOTALEMENT différentes...)
On doit aussi faire attention au syndrôme que je vais appeller le "syndrôme Micheal Ryder": Un joueur ne connaît pas une bonne saison, et paf! Dehors, sans respect. C'est pourquoi il faut faire attention à ne pas vouloir se débarasser de Higgins, ou encore de Plekanec (qui eux, pour le moment, ne semblent pas encore souffrir de bipolarité permanente). Et les Kostistyn? Je ne sais pas. Après sa petite crisette, je ne sais pas si Sergei va rester avec l'organisation si il n'a pas d'assurance de ne pas retourner à Hamilton. Ou bien une petite été en Biélorussie pourra améliorer son attitude... Bien honnêtement, je ne serais pas surprise de voir les Kostisyn faire des Perezhogins d'eux-même...
Un autre immanquable, qui me rend tout aussi triste: Bob Gainey doit partir, pour les mêmes raisons que Kovalev et Koivu doivent partir. Signifier le changement passe par les plus hauts échellons. S'il n'est pas renvoyé, il va devoir donner les vraies raisons derrière le renvoi de son ami Carbonneau, les raisons pour lesquelles il a pilé sur sa fierté ainsi, maintenant que l'on sait qu'il n'était pas la raison derrière les insuccès de l'équipe. Je regarde sa conférence de presse en ce moment: son opinion reste le même, son support de Price semble démontrer un manque de compréhension des problèmes au sens plus large. Pour lui, Price EST Jésus Price, et avec ce genre de gestion et d'amour aveugle n'est pas le genre d'encadrement que les joueurs ont besoin. Oui, il doit défendre ses joueurs, mais tout de même garder une certaine réserve, les regarder de loin et voir quels sont les problèmes. Il doit admettre ses fautes. Mais même avec une admission, l'élimination en 4 a sellé le sort: on doit repartir à neuf.
Quoi faire avec tous les mouvements de joueurs qui arriveront fort probalement? Je ne peux pas m'avancer, mes connaissances de gérant, côté NHL en général, ne sont pas assez avancées. Je rêve en couleur, je vois des Toews, Nash et Lecavalier, mais je sais bien que c'est impossible.
Ce soir, le match fut une réflexion beaucoup trop importante de la saison: un effort, trop tard, par les joueurs de soutien, et non un effort soutenu de joueurs qui doivent être de premier niveau. Non, Carey Price n'était pas à blâmer pour tout, mais la différence entre un bon gardien et un gardien ordinaire, c'est un gardien qui peut sauver son équipe dans l'impossible. Mais la vraie erreur, durant cette série, était de, encore et encore, faire confiance à Price quand Halak démontrait plus de consistance. Gainey semble être la vraie raison de la débandade de l'équipe. Et peut-être que demain, lors de sa conférence de presse de fin d'année, on aura droit à une explication plus valide que "je dois apprendre à Carey Price à être numéro un et lui démontrer ma confiance". Car numéro un ou numéro deux, tous les gardiens qui ont éprouvé des difficultés ont eu droit à un répit, a un gardien qui les remplace, question de replacer le moral. Mais pas Price.
Ce texte se promène probablement un peu trop à gauche et à droite, mais je viens de voir les images du "geste" de Carey Price, et j'ose dire que c'est la preuve absolue qu'il n'était pas prêt à être numéro un à Montréal. Oui, les fans sont difficiles, oui les fans sont idiots par moments, mais sa réaction l'était tout autant. Oui, comme diraient si bien les analystes de l'Antichambre, Carey Price n'a pas demandé à être sur la glace à ce moment, probablement, que côté confiance, il aurait mieux aimé être sur le banc, mais c'était sa chance de prouver qu'il avait le désir de jouer. Il a semblé abandonner. Dire "fuck you!" à certains qui l'appelaient "Jésus" il y a encore quelques heures, ce n'est pas démontrer une très grande force de caractère... C'est enfant contre enfant. S'il veut jouer, et s'il veut jouer à Montréal, il doit apprendre, et beaucoup.
Pour ce qui est du match de lundi, tu sais que ce n'est pas une soirée gagnante quand quelqu'un, accidentellement ou intentionellement, allume un des arbustes de la Place du Centennaire en feu. Gardes de sécurité à la course, policiers et pompiers, extincteurs, bols d'eau, cette deuxième période a vraiment été excitante.
Plus que le vrai match, du moins.
Et pour la première fois, Vincent Damphousse s'est fait tappé sur l'épaule à répétition pour avoir des autographes. Et il était préparé... Il avait un Sharpie dans sa poche de veston (beige).
Maintenant, Chicago pour la coupe!